Martin Kerharo
Bewildering Stories biography
Actually I’ve never quite known what I wanted to do in life. I suppose that’s true for most people; we go with the flow, like a cork on a river. I came to my profession in information technology by chance; at first my parents suggested I might become a schoolteacher, and I thought that was an excellent idea. Fortunately for the children, I changed my plans. ;-) However, I’ve always loved to read. I began reading science fiction very early, very simply because there was nothing else to read in the house that evening. My father is also a big fan of SF and he had left Philip K. Dick’s Vulcan’s Hammers lying on the table. Like all boys, I loved SF: films with spaceships, extraterrestrials and superheroes. But reading SF is different. Writing allows you to invent any universe, especially in SF. There is no limit, no restrictions, and you can really say what you want. After a fashion, true SF is found in books. I’ve also always liked to make up stories. Once, when I was about ten, I spent a whole afternoon telling my version of King Kong — the original ended too badly for my taste — to a long-suffering young lady in charge of activities at a youth center. Several times, when I was a teenager and a university student, I tried to write something. I filled dozens of pages but never managed to finish. Finally, I had to reach the age of forty for the shoe to drop — and very suddenly! When I wrote Dohani : Guerre I was in an altered state; I spent every second of my time writing. It was exhilarating. And all the while I lived in dread with a dire feeling: I kept telling myself that nobody would read what I was writing. The adventure seemed pointless. Even so, I continued. I’ve finished two stories in the “Dohani” universe and another that is more in the realm of fantasy, La Princesse des ombres. I had to; the characters want to live. They often take over, and afterwards you wonder, “Now why did I write that?” And so it goes. My productivity has decreased a lot because real life has reasserted itself and I made the mistake of losing focus and working on several stories at once. But the desire is still there, and now I know: that is what I want to do in life. |
En fait, je n’ai jamais trop su ce que je voulais faire dans la vie. Je suppose que c’est vrai pour la plupart des gens, on se laisse porter par le flot de la vie, comme un bouchon sur une rivière. Je suis arrivé dans mon métier (informaticien) par hasard, au départ mes parents m’avaient suggérer de devenir instituteur et j’avais trouvé que c’était une excellente idée. Hmm. Heureusement pour les enfants, j’ai changé de voie ;-) Néanmoins, j’ai toujours adoré lire. J’ai commencé à lire de la science-fiction très tôt (tout simplement parce qu’il n’y avait rien d’autre à lire à la maison ce soir-là, mon père est aussi un grand amateur de SF et il avait laissé traîner Les Marteaux de Vulcain de Philip K. Dick sur la table). Comme tous les gamins, j’aimais la SF : les films avec des vaisseaux spatiaux, des extra-terrestres ou des super-héros... Mais lire de la SF c’est différent. L’écriture permet d’inventer n’importe quel univers (surtout en SF), il n’y a pas de limite, pas de contrainte, on peut réellement dire ce qu’on veut. En quelque sorte, la vraie SF se trouve dans les livres. D’autre part, j’ai toujours aimé inventer des histoires. Une fois, je devais avoir dix ans, j’ai passé toute une après-midi à raconter ma version de l’histoire de King Kong (l’originale se finissant trop mal à mon goût) à une pauvre animatrice de centre de loisirs. Plusieurs fois, durant mon adolescence puis à l’université, j’ai essayé d’écrire quelque chose, remplissant des dizaines de pages, mais sans jamais aller au bout. Finalement, il aura fallu que j’atteigne la quarantaine pour que le déclic (brutal !) se produise. Lorsque j’ai écrit “Dohani : Guerre”, j’étais dans un état second, je passais chaque seconde de mon temps à écrire. Je me levais à quatre heures du matin et j’écrivais. C’était exaltant. Et j’avais tout le temps une angoisse, un mauvais pressentiment : je me disais que personne ne lirait ce que j’étais en train d’écrire. Cette aventure semblait vaine. Néanmoins, j’ai continué, j’ai achevé deux histoires dans l’univers “Dohani”, et une autre qui est plutôt du fantastique, La Princesse des ombres. Je n’avais pas le choix : les personnages veulent vivre. Ils prennent souvent le contrôle et après on se dit “mais pourquoi j’ai écrit ça ?”... Et ça continue. Ma productivité a beaucoup baissé, parce que la vie réelle a repris ses droits et que j’ai fait l’erreur de me disperser, travaillant sur plusieurs histoires à la fois. Mais l’envie est toujours là et, je le sais maintenant, c’est ce que je veux faire dans la vie. |
Copyright © 2012 by Martin Kerharo