Jean-Michel Calvez writes about...
“Snow, Sweet Snow”
“Snow, Sweet Snow” appeared in issue 254.
En fait, il n’a jamais été question de neige véritable. Sauf dans le titre, qui reprend simplement le contexte, ou le malentendu, l’erreur, de la scène finale, celle qui réside dans l’esprit de Davy qui, depuis l’intérieur de la maison, a cru à de la neige, ou a comparé le silence ambiant, dehors, à celui que procurerait de la neige tombée dans la nuit, qui étouffe les bruits, mais aussi, qui empêche la circulation des voitures, etc. Par ailleurs Davy et Lyra sont pas uniques, pour moi. Ils sont simplement deux cas représentatifs d’autres curieux éventuels qui, tout comme eux (des enfants seulement ? ça reste à voir) seront sélectionnés sur ce critère (gourmandise, curiosité, autre ? cela aussi reste dans l’ombre et à déterminer ou à imaginer) en vue d’être “sauvés” voire, bien pire, d’être choisis, qui sait ? par les ET. Donc, le fait que les deux enfants se connaissent ou non n’a pas d’importance, ici, puisqu’il y en aurait d’autres, des centaines, ailleurs, présumés, mais pas mentionnés. L’auteur en a juste montré deux au hasard mais, comme il y a beaucoup de bonbons, il y aurait donc beaucoup d’enfants ou de curieux “piégés” de la même façon. La curiosité ; voilà sans doute ce qui sauvera le monde... ou qui le perdra ? C’est une clé possible que je livre là, en même temps qu’une ambiguïté terrible sur ce qu’amène la curiosité, de bon, ou de mauvais. Pour le titre, maintenant, le jeu de mots est double. Il comporte celui sur bonbon = sweet. Quant à home, c’est toujours un mot clé important dans la plupart des histoires d’E.T. depuis Spielberg, et même sans et avant lui (nous sommes chez nous, et ils NOUS envahissent chez nous, etc.) Voilà quelques éléments d’éclairage, qui sont une tentative de justification de l’état actuel de rédaction de ce petit texte “sturgeonien” sans prétention (je veux dire, sans message fort ou explicite, ni allégorie aussi grave que ceux d’Afterland). Pour le titre, j’aurais pu me contenter de “No snow today” (cf. le célèbre ”no milk today”), plus proche du titre français. Mais j’ai voulu prendre les chemins de traverse et m’écarter du mot à mot. Mais c’est difficile, dans une langue étrangère, de ressentir ce qu’entendra, ou comprendra quelqu’un dans sa propre langue lorsque, en plus, la formule est cryptée, comme tu dis. Voilà ; je ne sais ce qu’en comprendront les lecteurs, s’il y verront un message, une énigme sans fond (d’où viennent les bonbons ? Est-ce une leçon pour les obèses : toujours refuser les sucreries ? etc.). Ta version/interprétation sur la cocaïne est plus noire, plus sombre, mais pourquoi pas ? Elle correspond assez bien à la mienne sur la tentation et la curiosité, qui comportent un risque, une menace mortelle. J’aimerais aussi, pour ce texte, qu’il soit lu comme un hommage (= un clin d’œil) à Théodore Sturgeon, ce qui faisait partie de ce projet d’écriture. J’ai d’autres textes encore qui sont dans cette même catégorie (Hommage à TS et à “ses” enfants), dont certains ont été publiés en France (édition papier), mais je n’ai pas le courage, ni le temps pour le moment, de les traduire en anglais. D’autant moins qu’ils sont presque tous plus longs que celui-là (par exemple,il y a un texte de 13.000 mots environ). |
Actually it was never about real snow. Except in the title, which just alludes to the confusion or mistake in the final scene, the one in Davy’s mind. Indoors, Davy believed it had snowed or thought the general silence outdoors had been caused by snow that had fallen during the night and stopped traffic, etc. Anyway, Davy and Lyra are not unique as far as I’m concerned. They are just two cases representing others who might be curious and who, just like them (only children? That remains to be seen) will be selected by a criterion (a sweet tooth? curiosity? something else? That, too, is shadowy and remains to be determined or imagined) for being “saved” or, even worse, being chosen — who knows? — by the ET’s. Therefore it doesn’t matter whether the two children know each other or not, because there would presumably be hundreds of others that aren’t mentioned. The author depicts two at random, but since there are a lot of pieces of candy, there would also be many children or curious people “trapped” in the same way. Curiosity is probably what will save the world... or maybe lose it. That can be a key to the story, but it is also awfully ambiguous about what curiosity can bring, whether good or bad. As for the title, now, it makes a double play on words. It involves candy and “sweet.” And as for “home,” it has been an important key word in most of the ET stories since Spielberg and even before and besides him (we are at home, and they have come to invade us in our homes, etc.). That may shed some light on things, and it’s an attempt to justify the present state of this little story, which is unpretentiously like those of Theodore Sturgeon (I mean that it has no strong or explicit message or allegory as serious as those in “Afterland.”)
As for the title, I might have settled for “No Snow Today” (cf. the famous “No milk today”), which would have been closer to the French title. But I wanted to work crosswise and avoid a word for word translation. But it is difficult, when writing in a foreign language, to sense what someone will hear or understand in his own language, especially when the formula is encrypted, as you say. So there we have it: I don’t know how the readers will understand it, whether they will see in it a message or an unfathomable enigma (where does the candy come from? Is it a lesson for fat people, that they should always avoid sweets? And so forth). Your interpretation that the candy represents cocaine is darker, but why not? It corresponds pretty well to mine about temptation and curiosity, which involve a deadly risk. I would also like the text to be read as a tribute (a polite nod) to Theodore Sturgeon; that was part of my purpose in writing this story. I have still other texts in the same category (a tribute to T.S. and “his” children), some of which have been published in France, in print, but I don’t have the ambition or the time at the moment to translate them into English, especially since they are all longer than “Snow” (for example, one of them is about 13,000 words long). |
Copyright © 2007 by
Jean-Michel Calvez
Translation © by Don Webb
Merci pour l’explication, Jean-Michel. Comme tu le dis bien, l’histoire de Davy et Lyra tourne sur une curiosité naïve qui les amène à se gauffrer des bonbons parsemés dans la rue. Cette curiosité est tout à fait naturelle, mais comme tu le soulignes bien dans la lettre et que le conte fait sortir comme une sorte de moralité, on risque gros à croquer une friandise inconnue. À ce point de vue-là, les bonbons seraient autant d’appâts lancés par des pêcheurs extraterrestres. Mais de quel risque s’agit-il dans “Un Jour sans neige” ? D’abord, certains aspects du corps ne fonctionnent plus chez Davy et Lyra. Ensuite, puisque Davy ne respire plus, il finit par outrer sa mère en lui demandant s’il est bien mort ! Quoi répondre sinon que « oui » ? Davy se trouve dans une situation semblable à celle des personnages des Jeux sont faits de Jean-Paul Sartre. Il nous donne l’impression de roder en fantôme. Mais comble d’ironie, c’est une mort à l’envers, car ce sont la mère de Davy, le chien des voisins, même la ville entière qui semblent avoir cessé de vivre. Le moyen d’assister à ses propres obsèques, d’une certaine façon, et de découvrir que, pour voir sa propre mort, il faut voir celle des autres. |
Thank you for the explanation, Jean-Michel. As you say, Davy’s and Lyra’s story is based on their childlike curiosity, which causes them to nosh on candy scattered on the street.
This curiosity is quite natural, but as you point out in your letter and as the story brings out as a kind of moral, there’s a big risk in eating unknown candy. From that viewpoint, the candy might as well be bait dropped by extraterrestrial fisher-people. But what is the risk in “Snow, Sweet Snow”? First, some of Davy’s and Lyra’s bodily functions stop. Then, when Davy no longer breathes, he scandalizes his mother by asking her if he’s dead. What other answer is there but “yes”? Davy finds himself in a situation like those of the characters in Jean-Paul Sartre’s Les Jeux sont faits. He gives us the impression that he’s lurking about like a ghost. But the irony of it all is that it’s death turned upside down: Davy’s mother, the neighbors’ dog, and even the entire town seem to have stopped living. It’s a way of attending one’s own funeral, after a fashion, and discovering that to see one’s own death, one must see that of others. |
Don